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Voir toutes nos actualitésSécurité Routière : droit de réponse du Délégué Interministériel à la Sécurité Routière sur le communiqué du 7 décembre concernant l'obligation du port des gants
Dans un communiqué commun, la FFM et la FFMC s’élèvent de façon véhémente contre l’obligation du port de gants de motocyclisme certifiés, en vigueur depuis le 20 novembre dernier.
La FFMC contestant systématiquement toute obligation faite à ses 10 000 adhérents (sur 3 millions d’usagers de 2RM environ), ce communiqué n’a rien d’étonnant. Il est beaucoup plus surprenant venant d’une fédération sportive, délégataire de mission de service public bénéficiant de subventions de l’Etat (5% de son budget évalué à 20 millions d’euros, cf. l’interview publié dans Moto Revue du 2 novembre 2016). Sauf erreur de ma part, les règlements de la FFM sont imposés aux licenciés (et non laissés à leur libre arbitre) et s’ils ne les respectent pas, les sanctions sportives sont parfois très lourdes. Or, pour la mise en œuvre de la politique publique de sécurité routière, le Gouvernement, à travers la DSCR, dispose de prérogatives qui lui permettent de « fixer un cadre » (on peut retenir aussi le terme imposer) au service de l’intérêt général auquel appartient la sécurité des usagers de 2RM. C’est exactement la même logique qui prévaut et que respecte la FFM dans ses règlements sportifs. Cette dernière a beau jeu d’évoquer « trop de règles tue la règle » alors qu’elle-même fait évoluer les siennes chaque année. Je rappellerai juste qu’en matière d’équipement, la dernière obligation faite aux usagers de 2RM date de 1973 : port du casque. J’ai d’ailleurs lu récemment, et je m’en félicite, que la fédération internationale de motocyclisme annonçait l’obligation du port d’un airbag en championnat du monde de vitesse 2018 nous montrant ainsi très clairement la direction vers laquelle nous devons aller.
La FFM et la FFMC semblent ignorer que le ministère de l’intérieur compte de très nombreux motocyclistes en son sein (près de 10.000 dans la police et la gendarmerie) mais aussi parmi les fonctionnaires de ses administrations centrales, moi le premier.
La FFM et la FFMC ne sont donc pas les seules à connaitre l’importance d’un équipement. Des premiers retours de terrain que nous avons pu constater auprès des commerçants, les ventes de gants de motocyclisme certifiés CE ont plus que doublé en l’espace d’un mois, ce qui prouve tout le bien fondé de cette mesure. Sans cette obligation, plusieurs dizaines de milliers d’usagers de 2RM se seraient trouvés sans protection ou mal protégés.
Et cela, peu importe la région, la météo ou la culture locale. Le goudron est aussi râpeux à Lille qu’à Marseille.
Ceux qui, grâce à cette mesure, pourront s’épargner séquelles, handicaps, greffes de peau, longs arrêts de travail, ne tarderont pas à remercier l’Etat d’avoir fait, une nouvelle fois, preuve de bon sens pour sécuriser la pratique du 2RM.
Emmanuel Barbe
Délégué à la Sécurité et à la Circulation Routières