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Voir toutes nos actualitésCommuniqué FFM-FFMC - Obligation du port des gants, l’imposition n’entrainera pas l’acceptation
Forts de cette expérience, nous pensons que c’est avec l’adhésion des pratiquants qu’une mesure obtient le succès. Parce que nous sommes issus du terrain et au contact de nos adhérents tous les jours, nous savons que la question de l’équipement de sécurité ne peut pas être réglée depuis le seul bureau d’un ministère : de trop nombreuses disparités géographiques, mais aussi climatiques, imposent une approche différenciée face à des pratiques locales souvent très spécifiques.
Ainsi, comme le souligne France WOLF, Coordinatrice de la FFMC, “imposer le port des gants par la menace d’une double sanction est particulièrement stupide, sur le fond comme sur la forme. Quand on sait que le premier enjeu, par exemple sur les régions du littoral, est d’avoir une vraie prise de conscience sur l’ensemble des équipements (chaussure, pantalon, blouson), verbaliser le non port des gants est d’un ridicule absolu”.
“Trop de règles tuent la règle”, ajoute Jacques BOLLE, Président de la FFM. “Nous militons depuis longtemps pour plus de pédagogie et de communication autour de la nécessité, et les avantages, d’utiliser des équipements adaptés à chacun, et à sa pratique”.
Le Président Bolle déclare également que “si nous ne pouvons qu’être favorable à une meilleure protection des motocyclistes, nous regrettons la forme de cette évolution à travers une contrainte réglementaire. ”
Il serait temps - mieux vaut tard que jamais - que l’État, au-delà des effets d’annonce répressifs, évolue lui aussi dans sa pratique, tout comme il exige que tout un chacun le fasse.
S’il a nommé la FFM et la FFMC au Conseil National de la Sécurité Routière, c’est qu’il reconnaît leur expérience, leur engagement, la force de leurs propositions et leurs réussites sur le terrain dans ce domaine. Les deux fédérations, conjointement, aimeraient que l’État aille jusqu’au bout de sa démarche, en cohérence, en travaillant avec elles en véritable partenaire.
La sécurité des usagers et sportifs en 2 ou 3 roues motorisés que nous représentons mérite mieux que des effets de manches incohérents.
Droit de réponse de la DSCR
La Direction de la sécurité et de la circulation routières nous a fait parvenir ce droit de réponse que nous publions sans commentaire.
L’obligation de port des gants n’est pas un effet de manche
Dans un communiqué commun, la FFM et la FFMC s’élèvent de façon véhémente contre l’obligation du port de gants de motocyclisme certifiés, en vigueur depuis le 20 novembre dernier.
La FFMC contestant systématiquement toute obligation faite à ses 10.000 adhérents (sur 3 millions d’usagers de 2RM environ), ce communiqué n’a rien d’étonnant. Il est beaucoup plus surprenant venant d’une fédération sportive, délégataire de mission de service public bénéficiant de subventions de l’Etat (5% de son budget évalué à 20 millions d’euros, cf. l’interview publié dans Moto Revue du 2 novembre 2016). Sauf erreur de ma part, les règlements de la FFM sont imposés aux licenciés (et non laissés à leur libre arbitre) et s’ils ne les respectent pas, les sanctions sportives sont parfois très lourdes. Or, pour la mise en oeuvre de la politique publique de sécurité routière, le Gouvernement, à travers la DSCR, dispose de prérogatives qui lui permettent de « fixer un cadre » (on peut retenir aussi le terme imposer)au service de l’intérêt général auquel appartient la sécurité des usagers de 2RM. C’est exactement la même logique qui prévaut et que respecte la FFM dans ses règlements sportifs.
Cette dernière a beau jeu d’évoquer « trop de règles tue la règle » alors qu’elle-même fait évoluer les siennes chaque année. Je rappellerai juste qu’en matière d’équipement, la dernière obligation faite aux usagers de 2RM date de 1973 : port du casque. J’ai d’ailleurs lu récemment, et je m’en félicite, que la fédération internationale de motocyclisme annonçait l’obligation du port d’un airbag en championnat du monde de vitesse 2018 nous montrant ainsi très clairement la direction vers laquelle nous devons aller.
La FFM et la FFMC semblent ignorer que le ministère de l’intérieur compte de très nombreux motocyclistes en son sein (près de 10.000 dans la police et la gendarmerie) mais aussi parmi les fonctionnaires de ses administrations centrales, moi le premier.
La FFM et la FFMC ne sont donc pas les seules à connaitre l’importance d’un équipement.
Des premiers retours de terrain que nous avons pu constater auprès des commerçants, les ventes de gants de motocyclisme certifiés CE ont plus que doublé en l’espace d’un mois, ce qui prouve tout le bien fondé de cette mesure. Sans cette obligation, plusieurs dizaines de milliers d’usagers de 2RM se seraient trouvés sans protection ou mal protégés.
Et cela, peu importe la région, la météo ou la culture locale. Le goudron est aussi râpeux à Lille qu’à Marseille.
Ceux qui, grâce à cette mesure, pourront s’épargner séquelles, handicaps, greffes de peau,longs arrêts de travail, ne tarderont pas à remercier l’Etat d’avoir fait, une nouvelle fois,preuve de bon sens pour sécuriser la pratique du 2RM.
Emmanuel Barbe
Délégué à la sécurité et à la circulation routières