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Voir toutes nos actualités33e Dakar - Argentine-Chili - Etape 3 : San Miguel de Tucumána-San Salvador de Jujuy
Olivier Pain (Yamaha) crée la surprise !
Mardi 4 janvier/Etape 3 : San Miguel de Tucumán-San Salvador de Jujuy (Liaison 231 km-Spéciale 524 km)
L’augmentation brutale du kilométrage à parcourir fait rentrer les pilotes du Dakar dans une nouvelle dimension. Le changement de terrain, qui implique déjà une navigation plus subtile que sur les deux premières étapes, donne leurs chances à des scénarios plus diversifiés. Cyril Despres (KTM), qui avait gentiment distancé ses rivaux jusque-là, a par exemple cédé une bonne partie de son avance sur quelques erreurs en début de parcours. Après 113 km de course, le tenant du titre accusait même plus de 4’ de retard sur la BMW de Gonçalves, plus rapide à CP1. Toujours discret mais bien présent, Marc Coma (KTM) hérite alors du rôle d’ouvreur. Habitué à cet honneur, il s’en acquitte avec efficacité, et remporte à San Salvador de Jujuy la 12e étape de sa carrière sur le Dakar devant Cyril Despres. Le Français, qui est parvenu à combler son retard chronométrique en deuxième partie de journée, conserve sa place de leader du classement général. Mais le rapproché du Catalan remet quasiment les deux rivaux historiques à égalité. Ils ne sont plus séparés que de 14 secondes.
Coma n’est pas le seul bénéficiaire des débats du jour. Paulo Gonçalves, troisième avec 3’36 de retard sur le vainqueur, progresse d’un rang avec cette performance de choix. Le Portugais est maintenant 4e de la hiérarchie de la course. La progression est encore plus notable pour Olivier Pain (Yamaha), qui avait coché cette étape comme une cible potentielle pour une première victoire de spéciale sur le Dakar. Le pilote Yamaha France finit 4e aujourd’hui, mais passe de la 12e à la 6e place du général. Le plus jeune des prétendants crédibles au Top 5 se permet même de dépasser Francisco « Chaleco » Lopez (Aprilia), qui perd 13 minutes aujourd’hui et se retrouve 7e, à déjà 18 minutes de Coma.
« Lors de la première partie, ça a été », commente Olivier Pain. « Dans l’ensemble, je me suis fait plaisir même si j’avais un souci avec mon dérouleur. J’ai dû faire toute l’étape en déroulant à la main. La commande ne marchait plus. Dans la deuxième partie, le papier se déchirait donc j’ai dû m’arrêter deux fois pour pouvoir continuer à dérouler. La moto marche en tout cas super bien. Moi je me sens très bien. Je vois que je ne suis pas trop loin des leaders donc c’est parfait pour mon objectif de fin de rallye ».
Les Argentins sont en passe de reprendre la main sur la course des quads, dans laquelle Josef Machacek (Yamaha), leader au départ de l’étape, a sérieusement rétrogradé. Au terme des 521 kilomètres, c’est un nouveau venu sur le Dakar, Tomas Maffei (Yamaha), qui signe le meilleur temps, devant Sebastian Halpern (Yamaha) et Alejandro Patronelli (Yamaha). Les trois plus rapides du jour forment aussi le podium provisoire du classement général, qui rentre dans un intervalle d’à peine plus d’une minute.
De son côté, Christophe Declerck (Polaris) a connu une troisième journée de course difficile : « La journée avait pourtant bien démarrée avec une première spéciale de 240 kms qui s'était bien déroulée, puisque j'ai terminé en 5e position d'une très jolie spéciale qui avait été précédée par une très jolie liaison en montagne. Les galères ont commencé à la neutralisation d'essence quand je me suis aperçu d'un jeu anormal dans la roue avant droite (roulement hs). Il restait alors 240 kms de spéciale à parcourir. Pour rejoindre l'arrivée, j'ai donc dû rouler tranquillement en croisant les doigts pour ne pas perdre la roue. Malheureusement au bout de 130 kms, le roulement intérieur a cassé. Je me suis donc arrêté et avec l'aide des Argentins, on a mis une grosse rondelle pour ne pas que la roue se décroche. J'ai terminé les 100 derniers kms au ralenti mais j'ai rejoint le bivouac. Décidément, l'Argentine ne nous aura pas porté bonheur cette année, puisque nos espoirs de podium s'envolent. Demain direction le Chili avec l'espoir de subir moins de problèmes. Ce soir je suis déçu mais je m'estime heureux d'être encore en course, car à ce jour, ce n'est pas le cas de tout le monde ».
Mercredi 5 janvier/Etape 4 : San Salvador de Jujuy-Calama (Liaison 554 km-Spéciale 207 km)
Le Dakar quitte provisoirement l’Argentine et franchit la Cordillère des Andes par le Paso de Jama. Pour y accéder, la partie d’escalade débutera en pleine nuit. Et après le passage de la frontière, les équipages se hisseront même à une altitude de 4 800 mètres, c’est-à-dire au niveau du Mont-Blanc, sans crampons ni piolets ! Côté sport, l’arrivée au Chili signifie aussi l’entrée dans le désert d’Atacama, et les premiers hors-pistes du rallye. Le départ de la spéciale, relativement courte, sera donné à 3 300 mètres. A ce stade, les véhicules évoluent sur terrain caillouteux. Les dunes approchent.
Jean-Paul Ancion (i-Kio/FFM) sur info de Bénédicte Etienne (ASO).