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Voir toutes nos actualitésDakar 2014 – 5-18 janvier 2014 – Argentine-Bolivie-Chili
A l’exception d’Alain Duclos (Sherco) 9e de l’étape et 5e du général, les Français ont bien trinqué aujourd’hui dans la 5e étape entre Chilecito et Tucuman. David Casteu (KTM) a lourdement chuté et s’est blessé à la clavicule, alors que Cyril Despres (Yamaha) est tombé en panne sèche après s’être perdu avant de rencontrer des problèmes mécaniques. Les deux ‘poids lourds’ de la discipline ont perdu gros…
L’étape du jour
Après quatre jours de course, une bonne partie des favoris du Dakar avaient déjà souffert pour diverses raisons, et même rejoint leurs familles pour certains. Marc Coma (KTM), lui, est précisément rentré en action au matin de la 5e étape, pour porter un énorme coup à tous ses rivaux, qu'ils s'appellent Cyril Despres (Yamaha), déjà légèrement amoché la veille, ou alors Joan Barreda (Honda), qui a pour sa part connu un coup d'arrêt sur la route de Tucuman. Après avoir dépassé sur la piste « Chaleco » Lopez (KTM) puis Juan Pedrero (Sherco), vainqueur de l'étape d'hier, le leader de KTM a renoué avec son statut en mettant une distance impressionnante entre lui et ses poursuivants.
A l'issue de la première partie de la spéciale, c'est-à-dire en 211 kilomètres, le revenant, qui avait fait l'impasse sur le Dakar 2013 pour une épaule douloureuse, évite les nombreux pièges dans lesquels tombent Paulo Gonçalves (abandon après incendie de sa moto) ou Cyril Despres (problèmes mécaniques, erreurs de navigation, etc.). La cohésion étant un concept sacré chez les Catalans, son premier poursuivant n'est autre que son porteur d'eau, Jordi Viladoms (KTM), pointé à près de 13 minutes. Le trou est fait sur Despres, qui s'en rajoute 45 à combler ; sur Barreda ou Olivier Pain (Yamaha), qui dégringolent dans les mêmes proportions ; et sur Lopez, qui plonge de plus de 50 minutes.
La situation se complique sur la route du départ pour le deuxième tronçon à courir, à cause d'une fuite constatée sur le réservoir d'essence de sa KTM. Mais dans ses grands jours, Coma ajoute la Baraka à son talent. Une réparation de fortune réalisée avec Viladoms lui redonne déjà un léger sourire. Et surtout, quelques minutes plus tard, la nouvelle de l'annulation de ce deuxième secteur chronométré entérine les temps précédemment enregistrés. Au total, le butin semble déjà conséquent, puisqu'il n'a plus que trois adversaires positionnés à moins d'une heure au classement général, à savoir Joan Barreda à 41'10 minutes, « Chaleco » à 53'40 minutes, et Jordi Viladoms à 58'58 minutes.
David Casteu : « Je suis tombé très fort mais je continue… »
David Casteu (KTM) a chuté et s'est blessé à la clavicule, jeudi lors de la 5e étape Chilecito-Tucuman. Arrivé à la 32e place, à 1h 13'34 du vainqueur Marc Coma, le pilote niçois rétrograde à la 11e place du classement général à 1h 52'41 du nouveau leader, le même Coma.
« Je suis tombé très très fort », raconte David Casteu à son arrivée au bivouac de Tucuman. « On était en pleine navigation dans un rio et nous étions tous perdus. J'avais la tête dans le road-book et je n'ai pas vu une grosse saignée. Je suis tombé. J'étais secoué. J'ai cassé mes instruments de navigation. J'ai perdu beaucoup de temps et le diagnostic n'est pas terrible. Dans la chute, ma protection de casque a cassé un petit bout de ma clavicule gauche. Ce n'est pas le top, je devrai me faire opérer en rentrant (en France). C'est douloureux mais je vais continuer à rouler. Je suis 11e au classement général. C'est un Dakar très très dur. Quand je vois la difficulté des amateurs, tant que je peux rouler, je continue. On ne sait jamais, il y a encore de bons coups à faire, on verra ».
David doit donc repartir vendredi matin dans la 6e étape Tucuman-Salta comprenant une liaison de 64 km et une spéciale de 400 km. Samedi, la journée de repos à Salta va lui permettre de se reposer et se soigner avant de repartir pour une seconde semaine de course. Pour David, tout est encore possible.
Cyril Despres : « Mes problèmes m’ont coûté 44 minutes… »
Une autre journée frustrante aujourd'hui pour Cyril Despres (Yamaha). Les problèmes de carburant l’ont contraint à abandonner prématurément la recherche de l’insaisissable WP17. Il a finalement terminé 18e et est actuellement 8e au classement général. De plus, ce soir il recevra une pénalité d'une heure supplémentaire pour ce WP manquant. Son coéquipier Michaël Metge (Yamaha) a réussi à trouver le WP, ainsi qu’Olivier Pain (Yamaha). Terminant respectivement 13e et 20e de l’étape, Olivier est actuellement 6e au général à 1h12'22 tandis que ‘Mika’ est 18e à 3h16'03.
« Il faisait très chaud durant la spéciale et le sable était mou », explique Cyril Despres. « Pour cette raison, j'ai prêté une attention particulière à la température du moteur et encore plus quand j'ai remarqué que je consommais du carburant à un rythme alarmant. Je cherchais le fameux WP17 mais j'ai dû faire demi-tour quand j'ai réalisé que je n'aurais pas assez de carburant pour me rendre jusqu’à la fin de l’étape. J’étais sur la réserve d'essence quand je suis tombé sur un pilote de quad qui m'a gentiment donné un litre et demi. Dans l’ensemble, mes problèmes m’ont coûté 44 minutes auxquelles seront rajoutées la pénalité d'une heure... »
La catégorie quads a subi la même modification de programme, sans connaître de retournement de situation aussi significative, sachant qu'Ignacio Casale (Yamaha) conserve la tête du classement général. Mais son premier poursuivant est maintenant Sergio Lafuente (Yamaha), qui rajoute une troisième victoire de spéciale à son palmarès et en profite pour dépasser Rafal Sonik (Yamaha) dans la hiérarchie.
Côté Français, ce n’est pas non plus la franche rigolade. Camelia Liparoti (Yamaha) termine 16e à 4h40 du vainqueur et après 9h34 de quad ! Elle précède le ‘Pirate des Caraibes’ Jean-Christophe Thamas (Yamaha). Au général provisoire, c’est ce dernier (16e) qui précède la Franco-Italienne (17e).
Etape 6 : Vendredi 10 janvier 2014 – Tucuman-Salta – 464 km
Liaison : 64 km – Spéciale : 400 km
Après avoir quitté Tucuman, les autos mettront le cap au nord en longeant approximativement la célèbre Ruta 40, et évolueront au cœur d’un des plus beaux décors d’Argentine. Les possibilités de creuser des écarts seront limitées, mais les pilotes les plus habiles peuvent saisir l’opportunité d’accrocher une étape à leur palmarès. Sur deux roues, une nouvelle excursion en montagne emmènera les pilotes au bord de rivières. La vigilance reste de mise jusqu’au bout, la région étant largement fréquentée en animaux de toutes tailles. Ensuite, c’est repos.
Jean-Paul Ancion (FFM).