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Voir toutes nos actualitésChampionnat de France de Rallyes Routiers – Rallye de Corse-Porticcio-20 (3/7)
De l'eau et des Corses !
Le premier fait marquant de ce rallye, c'est la disparition de l'ancienne maire de Porticcio, Marie-Jeanne Bozzi qui a accueilli le rallye pour la première fois et a donc permis son existence. Une minute de silence sera d'ailleurs observée avant la remise des prix à la demande de l'organisateur et la photo de Marie-Jeanne Bozzi sera présente durant toute la remise des prix.
Le deuxième fait marquant est tout aussi exogène à l'organisation : la pluie. Il pleut en Corse du Sud, et c'est peu de le dire ! Alors, lorsque le leader du Championnat de France prend le départ de Porticcio à 9h ce samedi 23 avril, on se dit que pour une fois les continentaux ont leur chance tant les insulaires ont trusté les premières places les années précédentes. C'est donc Nicolas Derrien au guidon de sa BMW F800R de chez Panda Moto qui prend le départ suivi par son frère Florent sur mono KTM et par Julien Toniutti, le pilote officiel KTM récent vainqueur du Rallye de la Sarthe. Tout le monde n'a pas fait le voyage, mais Paul-Henri Sebe et sa BMW S1000R est de sortie, Paul étant leader du Championnat de France catégorie Espoir. Cinq sides sont au départ et chez les Féminines, outre les deux filles dans les paniers (comprends les passagères de deux sides), trois filles dont une insulaire sur Vmax partiront le matin… mais une seule sera à l'arrivée, Jessica Mangion. Bien évidemment de nombreux corses font LEUR rallye, et notamment un certain Maxime Olivierri, que l'on pense être le plus rapide d'entre eux.
Quelques heures et boucles plus tard, c'est bien Maxime Olivieri qui est aux commandes au classement des ES (épreuves spéciales) de jour. Il est suivi de très près par Michel Marchini à seulement 2.5 secondes. Autant dire rien. Le troisième se nomme Jean-François Monti. La particularité des trois premiers : ils sont corses et ont tous un mono. Et en regardant la 8e place de Nicolas Derrien suivi comment son ombre par Juju Toniutti, on commence à comprendre que les continentaux ne sont pas à la fête. Ils sont loin (plus de 50 secondes), connaissent moins bien les spéciales, sont moins à l'aise sur ce type de tracé et… n'arrivent pas à faire passer la puissance de leur machine sur un sol détrempé. Eh oui, la pluie n'a pas nivelé le niveau des différents protagonistes bien au contraire. Et tous les possesseurs de bi-cylindre (ou pire trois et quatre) doivent se battre pour rester sur le goudron. À ce jeu, Paul-Henri est allé un peu jardiner (jargon employé dans le milieu des rallyes men et women pour dire qu'un pilote s'est sorti) et est contraint à l'abandon. Rien de grave cependant.
Le troisième fait de cette course déjà franchement atypique est l'abandon pour cause technique du leader et de quelques pilotes, notamment insulaire. Explication : le passage des codes en phares doit allumer tous les feux additionnels qui se trouvent sur les motos, c'est une obligation. Ces feux additionnels ne peuvent pas être allumés distinctement des phares par un simple interrupteur. C'est ce point du règlement, non respecté par certains, doublé des abandons et des problèmes techniques autres (notamment les pannes électriques, car après quelques hectolitres d'eau, certaines motos ne démarrent plus) que le nombre de pilotes effectuant la boucle de nuit se réduit comme neige au soleil (neige que l'on peut d'ailleurs voir sur les sommets des montagnes autour d'Ajaccio…).
Une soixantaine de pilotes s'élanceront dont Jessica, la seule féminine. Tous les regards se tournent vers Juju Toniutti, car le pilote avait scratché toutes les spéciales de nuit en pays sarthois. Mais la pluie et les routes corses ne sont pas les meilleurs souvenirs chronométriques de ce pilote… Les insulaires trusteront donc les premières places au général, les cinq premières pour être précis. Michel Marchini sort vainqueur, Carlo Scanu étant son dauphin. Carulu Biancucci a fait sensation en imposant son bicylindre autrichien sur le podium. Le tout jeune Paul-Christian Piazza mène son Husaberg 570 à la quatrième place. Piazza, un nom à retenir…
L'étonnant Paul-Laurent Casamarta pilote sa Triumph 955i à la cinquième place. À près de deux minutes du leader, on trouve Julien Toniutti qui devance Nicolas Derrien : une petite erreur de ce dernier dans un des ultimes virages de la dernière spéciale lui faire perdre le bénéfice de cette 6e place, si importante pour le classement général du Championnat de France.
Au Championnat de France la catégorie Side est menée par ‘Les Marcluches’ (Bruno Marlin/Vignand) suivi de près par l'équipage Hervé Laur/Marie Ferrieu. En Espoir Jean-François Fayolle devance donc Paul-Henri Sebe. En Ancienne, c'est Gérard Spagli suivi de Noël Offrant qui impose leur Z1000 ‘ancienne génération’.
En Élite, Nicoals Derrien reste leader sur sa BMW F800R de chez Panda Moto alors que le pilote officiel KTM, Julien Tonuitti lui reprend quelques points. Maxime Mettra, le jeune papa absent en Corse occupe toutefois la troisième place devant Florent Derrien et son étonnant mono.
Les rallyesmen et women sont donc passés en Corse. Malgré des évènements extérieurs à l'organisation, le Moto-Club JMP Racing présidé par Jean-Mathieu Padovani a fait preuve d'une solide expérience doublée d'un sens de l'organisation hors pair. Une sécurité exemplaire (du reste, pas de gros bobos), et un timing apprécié par tous les pilotes, en particulier celui observé sur les spéciales qui permet à chaque pilote de prendre son départ illico après une dizaine de kilomètres de routiers. Les pneus sont encore chauds, gage d'adhérence et donc de sécurité. Chapô ! Les pilotes Corses ont tout aussi étonné les ‘Conti’ tant ils ont été rapides. Certes il y a la connaissance des lieux, mais la connaissance est une chose, la rapidité une autre ! Vraiment impressionnant, respect. Et on se prend à rêver que ces insulaires puissent participer à l'ensemble du championnat, histoire de voir encore plus de protagonistes pour de belles bagarres à coup de secondes.
Prochaine épreuve dans le Beaujolais dans trois semaines.
Pour le Service Communication, Laurent/lesmotards.com
(photos Laurent/lesmotards.com)